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 L'Auberge de la Paillasse Rêveuse par Elladan

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2 participants
AuteurMessage
el_doum66
Participant(e)



Nombre de messages : 39
Date d'inscription : 27/03/2008

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MessageSujet: L'Auberge de la Paillasse Rêveuse par Elladan   L'Auberge de la Paillasse Rêveuse par Elladan EmptyDim 11 Mai - 4:30

J’avais marché toute la journée et ce, depuis le petit matin. Mes pieds étaient douloureux, et moi fatigué, car je ne m’étais point arrêter en chemin pour me rationner. Je ne me nourrissais que de l’eau de ma gourde qui commençait à s’épuiser petit à petit.

Les lieues s’accumulaient derrière moi comme l’homme sage cumule les années. J’espérais depuis longtemps, trouvé une auberge au lit accueillant et à la nourriture abondante sur ma route. Le soleil commençait à décliner derrière les monts et collines, laissant place à une lune ronde et grise. J’étais encore en territoire bristannois et me savais à quelques lieues des terres de l’Empire.

Je marchais, marchais et n’espérais déjà plus trouver d’endroit où demander le gîte lorsque le sentier boisé que j’avais emprunté déboucha sur un chemin. Au loin, m’apparut comme en rêve, un bâtiment. Je décidai de m’y rendre. J’accélérai donc le pas.

Je m’aperçus rapidement que c’était ce que je cherchais : une auberge. Un panneau, à l’entré, me renseigna sur son nom : L’Auberge de la Paillasse Rêveuse. « Merveilleux! », pensai-je, « C’est précisément ce dont j’avais besoin. »

J’ouvris la porte et une vapeur chaude et âcre m’accueillie. Je remarquai qu’il y avait plus de monde que ce à quoi je m’était attendu. À ma droite, se trouvaient trois paysans qui semblaient discuter des récoltes et des tâches prochaines. À leur côté, se tenait un petit groupe de voyageurs qui paraissaient être arrivé depuis longtemps car ils chantaient, pas tous en chœur, une chanson grivoise vantant les atouts physiques d’une certaine Fanya. Ils parlaient fort et faisaient tinter leurs chopes pour n’importe quelles raisons. De l’autre côté de la salle, un homme encapuchonné buvait tranquillement tout en scrutant la salle de temps en temps. J’allai m’asseoir à quelques tables de lui. Je fouillai dans ma bourse afin de compter le nombre d’écus que je possédais quand j’entendis une voix suave à l’accent charmant.

Lorsque je la vis, les saisons se bousculèrent en moi. Elle avait des cheveux aux teintes des feuilles à l’automne. Sa peau blanche et pure rappelait la neige d’hiver. Dans ses yeux, je voyais le ciel de printemps et de son sourire, perçait le soleil d’été. Ses courbes faisaient penser aux montagnes norines et son ventre, que laissait paraître sa blouse trop petite, était aussi plat que les plaines que je venais de traverser. Son caractère semblait être aussi doux qu’une chaude journée sans vent ni nuages. Quelques fois, quand des clients mettaient leurs mains à des endroits dont la gente féminine interdit habituellement l’accès, elle leur offrait une gifle qui avait la force du mistral. Pour tout dire, elle était belle, très belle. Oh! Quelle était belle!

Malheureusement, elle était accompagnée d’une cuisinière qui n’avait pas… Comment dire? qui n’avait pas eu le même héritage. En effet, elle ressemblait à un orc, mais en beaucoup plus laid et sa pilosité aurait fait envier le Norin à la barbe la plus chatoyante. Sa poitrine débordait de bonnes intentions, de trop bonnes intentions. Cependant, le sol avait fait son oeuvre et l’avait rappelé à lui. Tant et tellement, que je crus qu’elle souffrait et que ses genoux avaient enflés. Il me fallu un moment pour me rendre compte qu’il s’agissait bel et bien d’une femme. J’eus la révélation quand elle se mit à parler. Quelle disgracieuse mélodie! Son timbre de voix faisait penser à celui d’un gobelin, plus rauque un peu et son débit était irrégulier. La lenteur de langage Agnar succédait au rythme précipité des bêtes dégoûtantes qui peuplent les forêt la nuit. Je la vis lorsqu’elle sortit de sa cuisine pour insulter la séduisante, la superbe, la ravissante rousse. Sous le choc de son apparence difforme, je détournais le regard chaque fois qu’elle apparaissait.

Cela faisait quelques instants que j’étais entré quand elle s’avança vers moi.

- Que puis-je vous servir, me demanda-t-elle, de sa douce voix.

- Donnez-moi ce que vous avez de meilleur et de plus copieux. Je n’ai pas mangé de la journée, lui répondis-je, mon plus beau sourire aux lèvres. Merci!

Elle se retourna pour rejoindre la cuisine et en sorti quelques temps après, un grand plat à la main qu’elle vint mettre sous mon nez émoustillé. Avant qu’elle ne parte, je lui demandai :

- Vous resterait-il une chambre pour la nuit?

- Oui! Il m’en reste encore deux, je crois. Je vous en réserve une?

- S’il vous plaît! Merci!

Elle repartit aussitôt. Pour ma part, je me mis à engloutir ce qu’elle venait de m’apporter. Ce fut fait vite et bien. Il n’en restait aucune miette.

Je payai le repas et la chambre puis montai jusqu’à l’étage pour me reposer. Les marches de l’escalier grinçaient à chacun de mes pas. Je suivis le corridor et entrai dans la chambre du fond à gauche.

Elle n’étais pas très grande et ne contenait qu’un lit, placé sous la seule fenêtre présente dans la pièce, et une simple chaise. J’enlevai mes bottes et les déposai au pied du lit avec mon bâton et mon épée. Je m’endormis immédiatement, ma dague sous l’oreiller.

Des cris et des bruits de métal s’entrechoquant me tirèrent de mes songes. Je ne savais quelle heure il pouvait être. Ma main se referma fortement sur ma dague. J’étais prêt à tout éventualité.

En bas, les sons s’étaient tut. Je percevais tout de même des voix dont une, en particulier, qui semblait aboyer des ordres. Ensuite, des pas firent grincer les marches. Je les entendais, ils étaient plusieurs, ouvraient les portes et abattaient leurs lames sur les lits occupés. Les bruits se rapprochaient de la chambre que j‘occupais. Je repris une posture qui laissait croire au sommeil et j’attendis. J’attendis calmement. J’attendis mon futur assaillant.

Ce ne fut pas long. Il ouvrit la porte et se mit à rire de sadisme et de satisfaction. Je le sentis s’avancer. Je me retournai doucement, feignant de bouger durant ma sieste. En vérité, ma manœuvre se voulait purement stratégique puisqu’en faisant face à mon ennemi, il m’était rendu plus facile de le voir venir et d’ainsi, éviter le sombre destin qu’il me réservait. J’entrouvris un œil, puis un deuxième, et attendit encore qu’il s’exécute avant de riposter enfin. Son rire, comme sa progression dans ma chambre, n’avait pas cessé. Il se tenait, maintenant, au-dessus de mon lit, une épée au dessus de sa tête. Dans la clarté de la pleine lune, je vis son visage balafré et ce sourire, que j’avais deviné, s’agrandit. Dans les autres chambres, j’entendais le bruits des lames et les râles qu’elles apportaient. J’attendais patiemment que l’homme pose le geste fatal mais, à ce moment, le son d’une corne se fit entendre au dehors. Les agresseurs dans les autres chambres accoutrèrent dans le corridor. L’un d’eux, à l’adresse de celui qui était au-dessus de moi, lui cria :

- Presses-toi, Amhrir, il est temps de partir.

- J’arrive! Partez devant, je vous rejoindrai!

- D’accord! Fais vite! Allez, devant, hâtez-vous!

Les hommes descendirent les marches et sortir. Amhrir, que la cohue avait arrêté dans son élan, brandit de nouveau son épée au-dessus de sa tête. Il l’abattit sur moi, elle siffla comme si elle était un serpent de fer.

Je l’évitai et, d’un seul geste, planta ma dague dans son cou. Il s’arrêta, nous restâmes ainsi quelques temps, puis il râla et laissa échapper un peu de sang de sa bouche avant de s’affaler sur moi. Je le poussai en bas du lit avant de l’inspecter. J’y trouvai une bourse bien remplie. Je ramassai son épée, mes bottes ainsi que mes armes et je descendis lentement les marches.

Les corps des clients qui étaient restés, gisaient par terre. Il y avait du sang partout. Une quantité de sang comme j’en avais rarement vu. Je les enjambai et me rendis jusqu’à la porte. Je l’ouvris précautionneusement et vérifiai les alentours afin de voir si les agresseurs étaient réellement partis. Aucun doute! Le chemin était désert. Je retournai à l’intérieur dans l’espoir de retrouver quelqu’un qui ne serait que blessé. Personne! Même la jolie rousse y avait laissé la vie. Elle était devant son comptoir, sur le dos, les yeux ouverts et elle fixait le plafond. Par trois fois, je tentai de les lui fermer. En vain! Je me dis qu’il valait mieux qu’elle regarde le ciel à jamais, à défaut de ne pouvoir fermer les yeux. Je la pris dans mes bras et l’amenai dehors. L’herbe était devenue humide par la rosée. J’y déposai le corps de la belle malheureuse. Le soleil commençait à apparaître; il perçait les nuages de ses rayons. Les oiseaux, qui ne se souciaient pas ce qui venait de se passer, continuer à chanter. J’aimais à penser qu’il s’agissait de chants funèbres en l’honneur de ces gens qui n’avaient pu voir le soleil se lever. Mes bottes au pieds, les deux épées et ma dague dans leur fourreau, mon bâton en main, je me remis en marche.

Je ne me retournai qu’une seule fois pour voir disparaître, au loin, la silhouette de la belle aubergiste qui resterait étendue dans l’herbe, à fixer le ciel bleu… de ses yeux…
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Esteban
Organisateur
Esteban


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Date d'inscription : 29/11/2005

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MessageSujet: Re: L'Auberge de la Paillasse Rêveuse par Elladan   L'Auberge de la Paillasse Rêveuse par Elladan EmptyMar 13 Mai - 22:34

Enfin de messages role play comme il se doit. On voit le serieux des joueurs cette annee ! Génial !
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